
C'est une question qu'on nous pose très souvent : pourquoi ne pas avoir développé une solution d'affiliation sur Zerudi ? La vérité, c'est qu'on a longtemps utilisé l'affiliation sur nos sites. On a développé vers 2005 une plateforme complètement intégrée qui permettait cette activité. On en est revenu, pour plusieurs raisons :
L'affiliation, mode d'emploi... et limites
L'affiliation est présentée comme une véritable activité : l'idée au départ, c'est de créer un site web, de repérer des "produits" à fort potentiel qui peuvent être distribués via un système de commissions : l'affiliation. L'affilié optimise ses pages web, détourne le trafic sur son site via des billets de blog ou autres et propose donc ces "produits" ou plus généralement des "formations" ou "infoproduits" (ebooks par exemple) via un lien d'affilié. L'internaute arrive sur la page du vendeur et s'il achète, il est reconnu comme étant le client de l'affilié.
La stratégie de l'affiliation est, en soi, très pertinente à plus d'un titre :
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ça génère du trafic qui ne coûte qu'une commission
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pour quelqu'un qui se lance sur Internet, c'est une solution idéale si on n'a rien à vendre
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c'est un effet de levier plutôt puissant, notamment quand on pratique la stratégie de lancements
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et c'est une stratégie somme toute gagnante/gagnante

J'ai longtemps proposé ce système d'affiliation sur mes sites web via un développement en interne de Sylvain. Mais il y a cependant des limites, pour commencer techniques :
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un affilié est en général reconnu via un système de cookies : or, les cookies ne durent pas éternellement et les prospects n'achètent pas non plus du premier coup. Il est très probable que de nombreux affiliés envoient du trafic vers des produits pour lesquels ils ne toucheront jamais rien. Car le jour où le prospect achètera, le cookie sera expiré. Par exemple, un de mes meilleurs clients a mis plus de 900 jours avant de faire son premier achat ! Inutile de vous dire qu'entre temps, il y a de grandes chances pour qu'il ait fait le ménage au niveau de ses cookies
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certains prospects viennent via un site, s'inscrivent avec un email "poubelle" avant de se réinscrire avec un email différent : comment dans ce cas reconnaître un tel client ?
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des tas de personnes utilisent aussi les réseaux sociaux pour se connecter, puis un email etc.
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un écueil qui se généralise de plus en plus : les visites se font depuis plusieurs terminaux et l'achat ne se concrétise pas forcément sur le terminal qui aura ce fameux cookie. Exemple on arrive pour la première fois sur le site via son smartphone, on se documente via son ordinateur portable et on achète depuis son ordinateur de bureau...
Autres limites : la fiabilité. En effet, ce que j'ai remarqué au fil des années, c'est la dimension intéressée de l'affiliation. Il s'agit clairement d'une activité "lucrative" (ce qui en soi ne me gêne pas) cependant tronquée par un manque relatif de transparence. Peut-être que, tout comme moi, à chaque lancement, vous recevez des tas d'emails d'affiliés pour une même formation : combien de ces affiliés ont vraiment éprouvé la pertinence de ce qu'ils proposent ? Alors, je sais, on rentre là dans un cadre plus "philosophique" de l'affiliation, mais entre nous : quand vous recommandez naturellement quelque chose dans votre quotidien, n'est-ce pas parce que vous êtes convaincu de sa qualité ?
C'est cet état d'esprit là qui manque, à mon avis, dans l'affiliation telle qu'elle est pratiquée aujourd'hui. L'affilié ne mesure que le gain potentiel qu'il peut se faire sans vraiment se soucier des intérêts de ses clients.
Un exemple de déviance et de faillite de l'affiliation

En 1996, je tombe sur une annonce d'un certain Jacques Michel Sordes. J'achète son livre "Enrichissez-vous par la connaissance". J'y apprends des choses dans l'esprit des spécialistes du développement personnel de l'époque. La publicité annonce une journée de séminaire à Paris. Le coût : 1000 francs. J'investis le peu d'économies que je possède et j'y vais. Je rencontre le fameux Jacques Michel Sordes et pendant une journée il nous présente son système SUN, une sorte de marketing de réseau qui est censé généré pour tout le monde rapidement 1 million de francs. Je l'avoue : je ne rentre absolument pas dans son univers et je n'accroche pas au personnage qui me fait plus penser à un escroc qu'autre chose. Je pars avant la fin de la journée, déçu.
Notre parti pris : le réseautage
Au-delà des aspects techniques et éthiques de l'affiliation, il reste cette problématique fiscale : comment rétribuer un affilié qui ne possède aucune structure juridique ? L'affiliation étant présentée comme une activité pour "arrondir ses fins de mois", on voit des tas de personnes se lancer avec cette croyance : on peut facturer jusqu'à 1000, 2000 voire 3000 euros sans structure : il suffit de déclarer ces revenus en BNC dans sa feuille d'impôts. Allez, on va dire que vous ne risquez sans doute pas grand chose si vous faites ça en tant qu'affilié. Mais ça n'est pas légal. Le problème, c'est que si vous, entreprise, libérez cet argent sans facture, ça n'est pas tellement celui qui reçoit l'argent qui va être inquiété, mais bien vous.
Sur Zerudi, on a tout remis à plat. On s'est dit : "dans notre quotidien professionnel et personnel, on recommande des choses qui nous plaisent de façon désintéressée". Donc l'idée au départ, c'est de retrouver cet état d'esprit : ne recommander que ce qu'on a testé, éprouvé, validé. Ensuite, on s'est dit que la gestion des membres affiliés n'est jamais simple (comme toute gestion humaine) : certains affiliés demandent des explications quand ils ne vendent pas (ils pensent tous que leur base est topissime). Il y a parfois des tensions. Sans compter sur les problèmes liés aux demandes de remboursement ou défauts de paiement quand il s'agit d'un achat en plusieurs fois.
Bref, comment simplifier tout ça ? Notre parti pris : réseauter plus naturellement et avec des personnes de confiance.
Des liens traçables pour identifier les sources de trafic
Sur Zerudi, vous avez à votre disposition tout un système de liens traçables. Cet outil vous permet de qualifier automatiquement les intérêts de vos visiteurs et prospects. Ceci afin de leur proposer des informations ou formations qui collent. De fait, vous pouvez aussi placer n'importe quel lien traçable sur des sites partenaires, dans des pubs Facebook ou Adwords ou... partout en fait ! Il y a un côté magique dans ces liens traçables car ils permettent aussi de réseauter : ainsi, on attribue un lien traçable à Pierre (c'est un exemple fictif), qui est un partenaire qu'on apprécie et qui aime recommander ce qu'on fait. Ainsi, quand Pierre communique son lien traçable à des personnes de son entourage, ces dernières sont automatiquement reconnues comme venant de sa part... sans limite de temps.
Il y a quand même des limites, soyons honnête
Attention, il n'existe à ce jour pas de solutions fiables à 100%. Par exemple, si le prospect envoyé par Pierre s'inscrit deux fois avec deux mails différents et que la seconde fois il n'est pas passé par le lien traçable de Pierre, on ne le reconnaît pas comme venant de chez lui.
Autre limite, il s'agit d'une gestion semi automatique : il est facile de produire des rapports sur Zerudi, mais le partenaire n'a jamais accès à votre interface : il s'agit donc bien d'une relation de confiance comme un éditeur le fait avec un auteur (et j'en sais quelque chose).
Notes :
[1] Voir www.latribune.fr/vos-finances/impots/produits-de-defiscalisation/20091221trib000455110/exclusif-inquietudes-autour-d-un-produit-de-defiscalisation-dans-les-dom-tom.html
[2] Son site est désormais hors ligne, mais voici une vidéo audio qu'il a dû faire en prison :
Vos réactions (2)
Bonjour Vincent
J'apprécie ton approche de réseautage et le cas du marketing de réseaux est un cas d'étude probant dans le mauvais sens du terme, j'entends.
Dis ??? Elle est sympa ta cuisine. J'aime les effets spéciaux que tu y incorpores (le bruit du verrez ou assiettes en fin de vidéos) rien n'est laissé au hasard.
Christian
Salut Christian,
Alors attention : le marketing de réseau peut être très bien si c'est fait dans les bonnes conditions. Il ne faut pas le confondre avec un marketing dit "pyramidal". Le cas de JM Sordes est en effet plutôt du genre pyramidal. Ma cuisine : profite, l'appartement est en vente
Hello Vincent, excellent article bien argumenté ! J'adhère à 1000 % (oui mille !)
A bientôt, Christophe