Dans un précédent billet, sur la persistance cognitive, je partage avec vous des astuces simples pour permettre un maximum de confort à vos apprenants. Parmi ces astuces, notamment sur la formation en ligne, celle de découper vos contenus en morceaux digestes, précis, en rapport avec une problématique.
Au départ, vous avez un apport pédagogique, un partage lié à un savoir, un savoir-faire : vous avez probablement de nombreuses choses à transmettre. Par où commencer ? Jusqu'où devez-vous aller ? La tentation est grande de vouloir tout dire, tout révéler : ça part d'un bon sentiment. Cependant, notez que votre apprenant ne peut intégrer trop d'informations d'un coup. Et que la meilleure approche, au départ, c'est d'aller du simple au plus complexe. Acceptez l'idée de ne pas tout dire dans un premier temps.
A quels problèmes répond votre enseignement ?
C'est la première question que vous devez vous poser : quels problèmes rencontrent vos prospects et que votre apport peut résoudre ? C'est d'ailleurs sur ce questionnement que vous basez votre communication commerciale. Quand vous rédigez des puces promesses par exemple. L'idée est doc de construire des contenus pédagogiques en lien avec ces problèmes. En contextualisant votre enseignement, vous donnez à votre prospect la possibilité de se projeter dans son quotidien.
Ce qui freine l'essor de la formation à distance
Avez-vous déjà suivi un MOOC ? Moi oui. Je m'y suis ennuyé. Et j'ai remarqué que sur un grand nombre d'inscrits, peu de personnes allaient jusqu'au bout. Les horaires imposés parfois, la motivation[1], la durée des vidéos, souvent en plan fixe, la masse de théorie... Le MOOC devrait être un progrès, pas une version "en ligne" d'un cours magistral présentiel. L'intention est bonne. La forme l'est moins. D'une façon générale, notre façon d'enseigner est souvent mauvaise. J'ai d'ailleurs questionné des participants à une de mes formations en présentielle, réputée pour être ludique et interactive et voici le retour :
Réfléchir sous forme de méthode est une bonne approche selon moi. Vous avez évidemment de la théorie à partager, mais le fait de "mettre en scène" cette théorie, de la raccrocher à des cas concrets, surtout à distance, la rend bien plus engageante. Prenez exemple sur les documentaires, rappelez-vous des émissions de type "C'est pas sorcier" où on vous transmet des notions avec un scénario. Vous devez idéalement scénariser vos enseignements. C'est aussi pour cette raison que je crois très fort aux ponts entre le spectacle et la transmission d'un savoir.
90% des gens ne vont pas au bout d'une formation en ligne
C'est une étude qui le dit[2] : 10% des personnes inscrites à un MOOC vont au bout de leur démarche. Et je pense que c'est la même chose pour les formations en ligne dispensées par la grande mouvance "infopreneurs", à partir du moment où :
- il n'y a pas de vrai suivi qui engage la motivation
- le contenu est mal construit
- la formation tarde à donner des résultats
- le format est monotone
C'est souvent ce qui arrive sur des formations "longues" et donc onéreuses. Un des conseils que je donne dans mes formations sur la mémoire, c'est de gérer au mieux la masse des informations du quotidien. Et donc d'anticiper. Ainsi, lorsque vous achetez un livre, il n'est peut-être pas toujours utile de le lire entièrement. Vous l'avez peut-être acheté pour avoir une réponse précise à une question que vous vous posez précisément. Pourquoi dans ce cas ne pas directement rechercher la réponse à votre question ? Et ensuite, pourquoi pas, lire le reste du livre ? Soyez efficace. Quand vous adhérez à des formations en ligne, vous pouvez aussi vous poser cette question : qu'est-ce que je sais déjà sur ce que je veux savoir ? Si vous connaissez une grande partie de l'enseignement complet proposé, il va sans dire que dépenser une fortune ne vous traversera même pas l'esprit.
Et c'est là que vous, Zerudien, vous pouvez faire la différence : en saucissonnant vos contenus et en les proposant au détail, vous offrez d'autres possibilités à vos apprenants qui vous seront reconnaissants de penser à eux : oui ils aiment ce que vous faites, mais non ils n'ont pas besoin de tout votre enseignement !
Utilisez les options des modules
Sur Zerudi, vous pouvez commercialiser un parcours complet ou des morceaux de ce parcours : des modules, composés de leçons. Par exemple, si vous enseignez comment planter et entretenir des rosiers, vous pouvez construire un parcours complet qui va de notions théoriques sur les rosiers jusqu'à vos astuces personnelles pour faire des trucs précis (je n'y connais rien en rosier).
Ce parcours complet, qui vise à faire de l'apprenant une personne avertie, ne convient pas à tout le monde : dans vos prospects, certains ne sont intéressés que par la partie "astuces". Dans ce cas, ça vous obligerait à dupliquer cette partie là et à construire un autre parcours pédagogique, plus court, pour le proposer à cette population. Sur Zerudi, c'est plus simple : vous pouvez attribuer un prix différent aux modules qui composent votre parcours complet. Et les commercialiser à part ! Vous n'avez pas besoin de refaire des manips qui prennent du temps : tout ce que vous avez à faire, c'est prévoir en amont un parcours didactique où les modules répondent aux problématiques de vos apprenants. Ce qui suppose de bien connaître leurs besoins...
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Notes :
[1] Voir cette étude : dms.revues.org/1039
[2] blog.educpros.fr/matthieu-cisel/2013/06/01/mooc-ce-que-les-taux-dabandon-signifient/